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Défis de la RSE : engagement et actions concrètes avec Laure Mandaron

Est-ce que vous pourriez vous présentez en quelques mots ?
Je suis Directrice RSE des Branches Services Courrier Colis et Grand Public et Numérique, en charge de la stratégie RSE dans toutes ses dimensions.
Quels sont les engagements RSE de La Poste pour une livraison de colis plus responsable ?
Chaque jour, nous parcourons l’équivalent de 70 fois le tour de la Terre et mobilisons plus de 100 000 collaborateurs. Nous avons donc une responsabilité importante sur l'accélération de la transition écologique, non seulement sur la réduction de notre empreinte carbone, mais aussi sur la réduction de la pollution atmosphérique ou encore sur l’optimisation de nos ressources. Notre ambition est d’allier efficacité logistique et durabilité, en intégrant des critères environnementaux, sociaux et sociétaux à chaque niveau de notre chaîne de valeur.
Et au-delà de la logistique, le groupe La Poste a pris des engagements globaux forts qu’il place au cœur de son modèle d’entreprise :
- contribuer au développement et à la cohésion des territoires ;
- favoriser l'inclusion sociale ;
- promouvoir un numérique éthique, inclusif et frugal ;
œuvrer à l'accélération de la transition écologique pour tous.
Pourriez-vous nous partager des initiatives concrètes concernant l’envoi de colis ?
Nous avons par exemple lancé Reposte, un label dédié aux emballages réutilisables. Il permet aux fabricants d’emballages (cartonniers ou e-marchands fabriquant leurs propres solutions) de se faire labelliser par La Poste. Le Label prend en compte les caractéristiques techniques de l'emballage et sa résistance au traitement industriel et les critères RSE de la conception (matière dont % de matière recyclée, durabilité, réparabilité, gestion des retours), des process (nettoyage, remise en circulation) aux engagements sociétaux du fabriquant (insertion des personnels, achats au secteur adapté et protégé).
Ce label doit contribuer à dynamiser le marché des emballages réutilisables et à répondre aux attentes des consommateurs qui les plébiscitent pour 54% d’entre eux.
Nous expérimentons également Reverso, un projet de reconditionnement des grands emballages cartons logistiques en emballages de seconde main, commercialisables auprès de clients locaux. Ce dispositif, mené en partenariat avec notre filiale Nouvelle Attitude qui emploie des personnes en insertion, allie économie circulaire et inclusion sociale.
Par ailleurs, nous œuvrons en faveur de la décarbonation de nos liaisons d’acheminement avec le développement de poids lourds électriques et l’utilisation de biogaz ou de biocarburants. Par ailleurs, nous poursuivons le verdissement de notre flotte de livraison avec un pourcentage de véhicules motorisés électriques de 43%.
Nous optimisons aussi nos services numériques pour réduire leur consommation énergétique et de ressources et pour développer l’accessibilité de nos services numériques. Nous sommes d’ailleurs l’un des entreprises les plus investies dans l’obtention du label numérique responsable.
Dans le cadre de notre stratégie RSE, nous nous engageons à améliorer le bien-être et les conditions de travail de nos collaborateurs. Cela inclut des actions concrètes en matière de santé au travail, de sécurité et de réduction de la pénibilité. Chez Colissimo, nous avons mis en place des mesures pour prévenir les troubles musculo-squelettiques (TMS) : adaptation des équipements, formation aux bonnes postures et optimisation des processus logistiques pour limiter les efforts physiques. Nous travaillons également à l’adaptation de nos métiers aux impacts causés par l’évolution du changement climatique avec des aléas chaleur, tempête et inondation qui vont être de plus en plus fréquents.

La réglementation actuelle est-elle suffisante pour accélérer la transition énergétique ?
Le cadre réglementaire est exigent. Nous sommes soumis à la Loi sur le Devoir de vigilance, qui impose aux grandes entreprises de prévenir et d’atténuer les impacts négatifs de leurs activités et de celles de leurs fournisseurs sur les droits humains et l’environnement. Et à la CSRD, qui renforce les obligations de transparence en matière de durabilité, avec la publication progressive de rapports depuis 2024.
Mais au-delà de ces obligations, la responsabilité environnementale et sociétale est dans l’ADN de La Poste depuis des années. Nous sommes une entreprise à mission et nous avons à cœur d’être un acteur exemplaire et de donner envie aux parties prenantes de nous suivre dans nos actions.
Nous échangeons d’ailleurs régulièrement avec d’autres acteurs - ONG, think tanks, acteurs économiques, ... - afin d’identifier ensemble les meilleures solutions pour rendre nos modèles plus durables.
Ces derniers temps, l’écologie semble en recul en France comme dans le monde. Comment le vivez-vous chez La Poste ?
Le contexte actuel - politique, économique, écologique… - est en effet très complexe, et pas uniquement pour La Poste. En tant que citoyens, nous sommes tous préoccupés par l’avenir et par ce que nous allons laisser aux générations futures.
Oui, les vents contraires apportent leur lot de contraintes, mais nous restons optimistes. La Poste, comme beaucoup d’autres acteurs engagés, ne va pas lâcher prise.
Contrairement à certaines entreprises privées détenues par des fonds de pension, la Caisse des Dépôts et l’État sont nos actionnaires. Ce sont avant tout des acteurs engagés dans l’intérêt général et ils nous soutiennent dans notre démarche RSE.
Nous restons mobilisés et continuons à avancer. Nos efforts sont essentiels pour anticiper l’avenir et notamment la croissance du e-commerce : d’ici 2030.
Comment vos collaborateurs perçoivent-ils vos engagements RSE ?
L’un de nos grands atouts, c’est l’engagement des managers et de nos agents sur le terrain. Ils sont très sensibles aux enjeux environnementaux et voient le déploiement de nos initiatives RSE comme un élément de fierté et de mobilisation.
Cela fait une vingtaine d’années que nous intégrons ces sujets dans notre culture d’entreprise. Il reste encore du chemin à parcourir, mais chaque jour, nos collaborateurs s’impliquent dans cette transition, ce qui nous donne l’énergie pour continuer.
Un dernier message à faire passer ?
La rentabilité et la responsabilité environnementale et sociétale ne sont pas incompatibles, bien au contraire. C’est notre conviction.

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