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Création d'entreprise

Tout savoir sur les statuts de freelance et d’auto-entrepreneur

Mise à jour le 3 octobre 2024

À la fin de l’année 2023, l’URSSAF dénombrait 3 millions d'auto-entrepreneurs représentant près de 60 % des travailleurs indépendants1. Si les termes de freelance et d’auto-entrepreneurs (ou micro-entrepreneurs) sont souvent confondus, ils renvoient à deux réalités distinctes : un freelance est synonyme de travailleur indépendant, tandis qu’un auto-entrepreneur est une catégorie de travailleur indépendant.  

Régime juridique, fiscalité, obligations légales… Découvrez les différences, les avantages et les inconvénients des statuts de freelance et d’auto-entrepreneur.  

Quelles sont les différences entre freelance et auto-entrepreneur ?

Définition de freelance

Un freelance est un professionnel qui travaille à son compte et propose ses services à des entreprises ou à des particuliers. Il peut exercer une activité commerciale, artisanale ou libérale dans de multiples secteurs, tels que la création graphique, l’informatique, l’immobilier, la communication et le conseil.

Pour cela, il doit obligatoirement déclarer son activité et obtenir un numéro SIRET pour pouvoir facturer ses clients. Il peut au choix :

  • Créer une société de type Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée (EURL) ou Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle (SASU) ;
  • Opter pour le régime de l’auto-entreprise (ou micro-entreprise).

Quelles sont les principales différences et similitudes entre l’EURL et la SASU ?

EURL SASU
Rédaction des statuts

Les statuts d’une EURL et les pouvoirs de l’associé sont plus strictement définis par la loi que ceux de la SASU. Cela limite les possibilités d’adaptation à vos besoins ou aux particularités de votre activité.

Découvrez un modèle de statut gratuit.

Les pouvoirs du président, ainsi que l’organisation et le fonctionnement de la société (modalité des prises de décisions, transmission des actions, droits et obligations de l’associé unique…) peuvent être définis de manière plus flexible par les statuts.

Il est toutefois recommandé de recourir à un avocat pour leur rédaction.

Coûts de création

Rédaction des statuts : 0€ si vous le faites vous-même.

Publication de l’annonce légale :

De 121€ (en métropole) à 143€ (à La Réunion et Mayotte)

Domiciliation :

De 0€ si vous choisissez votre domicile à plus de 1000€/mois pour un local commercial.

Immatriculation au Registre du commerce et des sociétés (RCS) :

Entre 37 et 70€

Immatriculation au Répertoire des métiers :

45€ en moyenne

Rédaction des statuts : 0€ si vous le faites vous-même.

Publication de l’annonce légale :

De 138€ (métropole) à 162€ (à La Réunion et Mayotte)

Domiciliation :

De 0€ si vous choisissez votre domicile à plus de 1000€/mois pour un local commercial.

Immatriculation au Registre du commerce et des sociétés (RCS) :

Entre 37 et 70€

Immatriculation au Répertoire des métiers :

45€ en moyenne

Montant minimum de capital 1€ 1€
Gestion Dirigée par un gérant relevant du régime social des travailleurs non-salariés (TNS). Dirigée par un président relevant du régime général de la sécurité sociale. Il bénéficie donc de prestations sociales plus complètes et plus élevées.
Imposition des bénéfices Par défaut, imposée à l'impôt sur le revenu (IR). Possibilité d’opter pour l'impôt sur les sociétés (IS).

Par défaut, imposée à l'impôt sur les sociétés (IS). Possibilité, sous certaines conditions, d’opter pour l'impôt sur le revenu (IR) de manière temporaire (création depuis moins de 5 ans, absence de cotation en bourse, moins de 50 salariés, chiffre d’affaires annuel inférieur à 10 millions d’euros…).

Découvrez comment déclarer vos impôts en fonction du statut juridique de votre entreprise.

Cumul possible avec une activité d’auto-entrepreneur Non Oui

Définition d’auto-entrepreneur

L’auto-entrepreneur est un type de travailleur freelance ayant créé une entreprise individuelle (EI) sous le régime de l’auto-entreprise (ou micro-entreprise).

Il peut exercer des activités :

  • Artisanales. Il doit toutefois respecter certaines conditions, notamment exercer une activité répertoriée dans les listes officielles des métiers de l’artisanat ou des métiers de l’artisanat d’art2, disposer d’une qualification professionnelle ou encore se doter d’une assurance professionnelle (pour certaines professions) ;
  • Commerciales dans le secteur de l’achat de biens meublés ou de marchandises, de vente de services dans l’hôtellerie, la restauration rapide, les transports, les spectacles, la sécurité ou l’informatique… Ils sont également soumis à certaines obligations et doivent par exemple s’immatriculer au registre du commerce et des sociétés ;
  • Libérales non réglementées et autorisées : consultant, métiers de l’informatique et du numérique, métiers du conseil, coach professionnel, formateur, traducteur… Il doit toutefois justifier d’un diplôme ou d’une qualification professionnelle dans son domaine d’activité.

Freelance ou auto-entrepreneur : quel est le meilleur statut pour travailler en indépendant ?

Les avantages et les inconvénients communs au statut de freelance et à la micro-entreprise

Les statuts de freelance et de micro-entrepreneurs partagent plusieurs avantages. Ils offrent : 

  • De nombreuses opportunités professionnelles à l’heure où l'externalisation de certaines activités est en plein essor (communication et marketing, informatique, maintenance…) ; 
  • Une flexibilité et une autonomie importantes, en vous laissant la possibilité d’organiser librement votre emploi du temps, de choisir vos clients et vos missions, voire, si un client n’exige pas de présence au bureau, votre lieu de travail (domicile, espace de coworking…) ;   
  • De la souplesse en vous permettant dans certains cas d’exercer une activité secondaire en complément d’un emploi salarié en CDD ou en CDI.    

Les statuts de freelance et d’auto-entrepreneur ont également quelques inconvénients en commun, tels que :

  • Une couverture sociale moins protectrice que celle d’un salarié, avec notamment une absence de cotisations chômage ;
  • La nécessité de trouver soi-même constamment de nouvelles missions et clients ;
  • Une absence de contrat de travail et des revenus irréguliers qui peuvent générer un sentiment d’insécurité ;
  • Une charge de travail parfois importante et une plus grande difficulté à trouver un équilibre entre sa vie personnelle et professionnelle.

Les principaux avantages et inconvénients du statut de freelance

Avantages du statut de freelance Inconvénients du statut freelance
Général

- L’EURL ou la SASU offrent des structures juridiques plus pérennes et encadrées que le statut d’auto-entrepreneur ;

- La grande majorité des activités peuvent être exercées avec le statut de freelance (rares exceptions : débits de tabac, professions libérales très réglementées…) ;

- La responsabilité du fondateur est limitée au montant de son apport (sauf en cas de faute de gestion).

- La gestion administrative est plus lourde que pour un auto-entrepreneur, de la rédaction des statuts jusqu’à l’obligation de tenir une comptabilité complète, en passant par les démarches de déclaration de revenus et les formalités fiscales.
Protection sociale - Le statut de SASU permet d’être affilié au régime général de la sécurité sociale et auprès d'une caisse de retraite de cadres (Agirc). - Hors du statut de SASU, un freelance est affilié au régime social des travailleurs indépendants, moins protecteur que le régime général. Il est donc conseillé de souscrire à des assurances complémentaires pour obtenir une couverture sociale équivalente (mutuelle, prévoyance, retraite complémentaire).
Revenus, charges et fiscalité

- Il n’existe pas de limite de chiffre d’affaires ;

- Les charges et frais professionnels liés à votre activité (matériel et équipement, frais de déplacements, assurances professionnelles…) sont déduits de votre chiffre d'affaires, et donc, de votre bénéfice imposable ;

- Le freelance soumis au régime réel d'imposition peut récupérer la TVA sur ses achats professionnels.

- Les charges sociales et fiscales sont plus élevées ;

- Les charges sociales ne sont pas forfaitaires et doivent être calculées sur les bénéfices réels, ce qui peut entraîner des variations et quelques surprises au moment des déclarations fiscales.


Les avantages et les inconvénients du statut d’auto-entrepreneur

Avantages du statut de micro-entrepreneur Inconvénients du statut de micro-entrepreneur
Général

- Simplification administrative et fiscale (régime micro-social et micro-fiscal) : la création du statut et l’obtention du numéro SIRET s’effectuent en quelques clics et la gestion de la comptabilité est réduite au maximum (calcul de l’imposition et des cotisations sociales en pourcentage fixe sur le chiffre d’affaires) ;

- Aucun apport initial (capital social) n’est demandé pour créer une activité.

Protection sociale - Un micro-entrepreneur est affilié au régime social des travailleurs indépendants, moins protecteur que le régime général. Il est donc conseillé de souscrire à des assurances complémentaires pour obtenir une couverture sociale équivalente (mutuelle, prévoyance, retraite complémentaire).
Revenus, charges et fiscalité

- Exonération de TVA au-dessous d’un certain seuil de chiffre d’affaires (36 800 € ou 91 800 € selon le secteur d’activité) ;

- Cotisations sociales simplifiées et réduites et fiscalité plus légère.

- Impossibilité de déduire les frais et charges professionnelles (achat de matériel, frais de déplacement…).

- Chiffre d’affaires plafonné à :
- 188 700 € pour une activité de vente de marchandises, de denrées à emporter ou à consommer sur place, ou de fournitures de logement (tourisme classé et chambre d’hôtes) ;
- 77 700 € pour les prestations de services relevant de la catégorie des bénéfices industriels et commerciaux (BIC) ou des bénéfices non commerciaux (BNC) et les professions libérales non réglementées ou relevant de la Cipav pour leur assurance retraite.

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Comment devenir freelance ou auto-entrepreneur ?

Comment démarrer votre activité de travailleur indépendant ?

Vous êtes fraîchement diplômé et souhaitez monter votre entreprise ? Vous envisagez une reconversion professionnelle pour démarrer une nouvelle activité comme travailleur indépendant ? Voici quelques conseils :  

  1. Faites le point sur vos compétences et vos objectifs personnels et professionnels avant de vous lancer ;  
  2. Faites un état des lieux des principaux acteurs et potentiels concurrents sur votre futur marché (compétences recherchées, mode de communication privilégié, tarifs pratiqués…) ;  
  3. Optez pour le statut juridique le plus adapté à votre situation et vos besoins. Vous pouvez par exemple lancer votre activité avec le régime auto-entrepreneur plus rapide à créer et plus simple à gérer, puis passer à un statut de type SASU ou EURL au bout de quelques années, lorsque vos revenus et votre clientèle seront consolidés ; 
  4. Définissez une stratégie de recherche de nouveaux clients et opportunités. Inscrivez-vous sur des plateformes de mise en relation avec de possibles clients et partenaires, participez à des événements liés à votre secteur d’activité et créez votre site web. Vous pouvez également communiquer sur les réseaux sociaux et distribuer ou envoyer par courrier des dépliants détaillant votre offre à des prospects ciblés ; 
  5. Définissez une organisation vous permettant de maintenir un bon équilibre entre votre vie professionnelle et votre vie personnelle ; 

Renforcez votre protection sociale

Face au faible niveau de protection sociale offert par les statuts de freelance et d’auto-entrepreneur et pour vous prémunir de potentiels aléas, il est conseillé de :

  • Vous constituer une épargne de sécurité ;  
  • Souscrire une mutuelle santé ;  
  • Souscrire un contrat de prévoyance ; 
  • Souscrire des produits financiers en vue de votre retraite (Plan d’Épargne Retraite, assurance-vie…). 

Comment obtenir votre statut de freelance ou d’auto-entrepreneur ?

Découvrez les étapes pour créer une EURL ou une SASU

Voici les 5 étapes à suivre pour créer votre EURL ou votre SASU :

  1. Rédigez vos statuts 
  2. Choisissez le lieu de votre siège social (votre domicile, votre boutique, un local professionnel…) ;  
  3. Ouvrez un compte bancaire et déposez-y votre capital social ; 
  4. Publiez un avis de constitution dans un journal d’annonces légales ;  
  5. Déposez un dossier d'immatriculation sur le Guichet Unique des formalités, sur lequel doivent être effectuées toutes les démarches en ligne de création, modification et cessation d'activité depuis 2023. 

Attention, sachez que les formalités de constitution d’une SASU sont plus complexes et plus coûteuses que celles d’une EURL


Obtenez votre statut d’auto-entrepreneur en 4 étapes

Voici les 4 étapes à suivre pour créer votre statut de micro-entrepreneur :

  1. Déclarez votre activité au Guichet unique (activité, informations personnelles, pièce d’identité…) ; 
  2. Créez votre espace Urssaf et envoyez votre déclaration (votre dossier va ensuite être traité) ; 
  3. Obtenez votre numéro SIRET sous 15 jours en moyenne et votre notification d’affiliation au régime auto-entrepreneur sous 4 à 10 semaines ; 
  4. Vous pouvez démarrer votre activité, facturer vos clients, déclarer votre chiffre d’affaires et payer vos cotisations. 

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  1. URSSAF, 2024 
  2. Liste des métiers d’art, Institut pour les savoir-faire français
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